Le principe fondamental d’égalité de traitement n'existe pas ; il exige l’égalité de considération. Une considération égale pour des êtres différents peut mener à un traitement différent et à des droits différents.

Il n’est pas possible dans la pratique d’élever des animaux pour la consommation sur une grande échelle sans leur infliger une quantité considérable de souffrance.

Les Romains n’étaient pas dépourvus de tout sentiment moral. Ils attachaient une grande importance à la justice […] Ce que montrent les jeux, avec une terrible clarté, c’est l’existence d’une limite au-delà de laquelle ces sentiments moraux s’arrêtaient net. Quand un être se situait à l’intérieur de cette limite, lui faire subir quelque chose de comparable à ce que l’on faisait dans les jeux aurait été considéré comme scandaleux et intolérable ; mais si l’être se trouvait en dehors de la sphère de la préoccupation morale, le faire souffrir était seulement divertissant. Certains humains — les criminels ou les prisonniers de guerre en particulier — ainsi que tous les animaux tombaient en dehors de cette sphère.

La nature frivole des produits que vend l’industrie cosmétique a également son importance. Je pense qu’il y a peu de gens qui diront : « Ouais, allez-y, aveuglez des lapins pour produire un nouveau mascara ».

Si votre tube de dentifrice est bouché, la possibilité d'en tirer du dentifrice dépend de 2 questions : à quel point le tube est-il bouché ? Quel est le niveau de pression exercée dessus ? De même, acceptation d'une solution de rechange pour une institution ou une corporation dépendra des mêmes questions. Dans quelle mesure voit-elle l'initiative d'un mauvais œil ? à quel degré de pression est-elle soumise ? Plus la solution de rechange est réaliste moins il faudra de pression pour la faire adopter.