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ÉVENTAIL




Dans le salon ancien à guipure fanée
Où fleurit le brocat des sophas de Niphon,
Tout peint de grands lys d’or, ce glorieux chiffon
Survit aux bals défunts des dames de lignée.

Mais, ô deuil triomphal ! l’autruche surannée
S’effrange sous les pieds de bronze d’un griffon,
Dans le salon ancien à guipure fanée
Où fleurit le brocart des sophas de Niphon.

Parfois, quand l’heure vibre en sa ronde effrénée,
L’éventail tout à coup revit un vieux frisson,
Tellement qu’on croirait qu’il évente au soupçon
Des doigts mystérieux d’une morte émanée
Dans le salon ancien à guipure fanée.



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