
Ajouter un fac-similé pour vérification, — comment faire ?
Les Brigands
Chant des Brigands
Voler, tuer, se battre, forniquer, Voilà ce qui s'appelle passer son temps ! Demain nous serons pendus au gibet, Amusons-nous donc aujourd'hui. Nous menons une vie libre, Une vie de délices. La forêt est notre quartier nocturne, Sous le vent et l'orage nous campons, La lune est notre soleil, Et Mercure notre dieu Qui connait le métier. Aujourd'hui nous nous convions chez les prêtres, Demain chez le riche fermier ; Et quant au reste, n'ayons-pas de souci, C'est l'affaire du bon Dieu. Et quand avec le jus de la grappe Nous avons lavé notre gosier, Nous avons de la force et du courage Et nous formons un pacte fraternel avec l'esprit noir Qui rôtit les âmes dans l'enfer. Le gémissement des pères qu'on égorge, Les lamentations des mères effrayées, Les cris de la fiancée délaissée, Sont notre bruit favori et notre joie. Ah ! quand ils tremblent devant nous sous la hache, Quand ils mugissent comme des veaux et tombent comme des mouches, Notre œil étincelle, Notre oreille est satisfaite. Lorsque viendra notre dernière heure, Le diable nous emporte ! Alors nous aurons notre récompense Et nous graisserons nos bottes, Sur la route un petit coup de vin généreux, Et hourra ! hourra ! nous voilà partis !
Cet article est issu de Wikisource. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.