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Aide offerte à Majorien Victor HugoLa Légende des siècles
Nouvelle série
V
Après les dieux, les rois
II. De Ramire à Cosme de Médicis

I
L’Hydre
Le Romancero du Cid




L’HYDRE




Quand le fils de Sancha, femme du duc Geoffroy,
Gil, ce grand chevalier nommé l’Homme qui passe,
Parvint, la lance haute et la visière basse,
Aux confins du pays dont Ramire était roi,
Il vit l’hydre. Elle était effroyable et superbe ;
Et, couchée au soleil, elle rêvait dans l’herbe.

Le chevalier tira l'épée et dit : C'est moi.
Et l'hydre, déroulant ses torsions farouches,
Et se dressant, parla par une de ses bouches,
Et dit : — Pour qui viens-tu, fils de dona Sancha ?
Est-ce pour moi, réponds, ou pour le roi Ramire ?
 — C'est pour le monstre. — Alors c'est pour le roi, beau sire.
Et l'hydre, reployant ses nœuds, se recoucha.



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