Pater noster
Pere de nous, qui es là hault es Cieulx, Sanctifié soit ton nom precieux: Advienne tost ton sainct Regne parfaict: Ton vueil en Terre, ainsi qu'au Ciel, soit faict: A ce jourd'huy sois nous tant debonnaire, De nous donner nostre pain ordinaire: Pardonne nous les maulx vers toy commis, Comme faisons à tous nos Ennemys: Et ne permectz en ce bas Territoire Tentation sur nous avoir victoire: Mais du Maling cauteleux, et subtil Delivre nous. O Pere ainsi soit il. Benoiste soit celle incarnation Du hault des Cieulx icy bas annoncée Pour nos Salutz, en salutation Qui fut ainsi par l'Ange prononcée.
Ave Maria
Resjouys toy Vierge Marie Pleine de grâce abundamment: Le Seigneur, qui tout seigneurie, Est avec toy divinement. Benoiste certes tu es entre Celles dessoubz le Firmament, Car le fruict, qui est en ton Ventre, Est benist eternellement.
Credo in deum
Je croy en Dieu le Pere tout puissant, Qui crea Terre, et Ciel resplendissant: Et en son Filz unique Jesuschrist Nostre Seigneur, conceu du Sainct Esprit: Et de Marie entiere Vierge né: Dessoubz Pilate à tort passionné: Crucifié, mort en croix estendu: Au Tumbeau mis, aux Enfers descendu: Et qui de mort reprint vie au tiers jour: Monta lassus au Celeste sejour, Là où il sied à la Dextre du Pere, Pere Eternel, qui tout peult, et tempere: Et doibt encor' de là venir icy, Juger les Mortz, et les Vivans aussi.
Credo in spiritum
Au Sainct Esprit ma ferme foy est mise. Je croy la Saincte, et Catholique Eglise Estre des Sainctz, et des Fideles, une: Vraye union, entre eulx en tout commune: De noz pechez pleine remission: Et de la Chair la resurrection: Finablement croy la vie eternelle. Telle est ma foy, et veulx mourir en elle.
Grâces pour un enfant
Nous te remercions, nostre Pere celeste, Du repas, qu'avons pris, aussi de tout le reste, Soit des biens, soit des maulx. Messieurs, bon prou vous fasse! Priez Dieu, qu'il me doint de bien croistre la grâce A la gloire de luy, au proffit de mon Proche, Tant que sus mes Parentz il n'en tombe reproche.
Le sixiesme psaulme de David translaté en Françoys selon l'Hebrieu
L'Argument
L'Affligé de longue Maladie (quant à la lettre) prie ardemment icy pour sa santé, ayant Horreur de la Mort, et desirant (ains que mourir) glorifier encores le nom de Dieu. Puis tout à coup s'esjouist de la guarison recouvrée, et de la Honte de ses Ennemis.
Je te supplie, ô Sire, Ne reprendre en ton ire Moy, qui t'ay irrité: N'en ta fureur terrible Me punir de l'orrible Tourment, qu'ay merité. Ains, Seigneur, viens estendre Sur moy ta pitié tendre, Car malade me sens: Santé ne me refuse, Car en craincte confuse Sont mes Os, et mes Sens. Et mon âme tentée Se treuve espoventée En extrême soucy. O Seigneur plein de grâce, Jusques à quand sera ce, Que me lairras ainsi? Helas, Sire, retourne, Et mon Ame destourne De ce terrible esmoy. Certes grande est ma faulte, Mais par ta bonté haulte, Je te pry saulve moy. Car en la Mort cruelle Il n'est de toy nouvelle, Memoire, ne renom. Qui pense tu, qui die, Qui loue, et psalmodie En la Fosse ton nom? Au gemir je m'aggrave, Toutes les Nuictz je lave Ma face à larmoyer: Et de mes larmes mainctes (Si brief ne sont restrainctes) Feray mon Lict noyer. Soubz ce pleur tant severe Mon Oeil, qui persevere, En troublement est mis: Et par la longue oppresse Vieilly suis en la presse De tous mes Ennemis. Sus sus, arriere Iniques, Fuiez Diabolicques De moy tous à la fois: Car le Dieu debonnaire De ma plaincte ordinaire A bien ouy la voix. Le Seigneur en arriere N'a point mis ma priere, Exeaucé m'a des Cieulx: Receau a ma demande, Et ce, qu'on luy demande, Accordé m'a, et mieulx. Dont fort honteux deviennent Et pour vaincz se tiennent Mes adversaires tous: Que chascun d'eux s'esloigne Subit en grand' vergoigne, Puis que Dieu m'est si doulx.