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Œuvres complètes de La Fontaine (Marty-Laveaux)/Tome 2
Contes, Texte établi par Ch. Marty-LaveauxP. Jannet (p. 217).


IX. — LE BAISER RENDU.


Guillot passoit avec sa mariée.
Un Gentilhomme à son gré la trouvant :
Qui t’a, dit-il, donné telle Epousée ?
Que je la baise à la charge d’autant.
Bien volontiers, dit Guillot à l’instant.
Elle est, Monsieur, fort à vostre service.
Le Monsieur donc fait alors son office,
En appuyant ; Perronnelle en rougit.
Huit jours aprés, ce Gentilhomme prit
Femme à son tour : à Guillot il permit
Mesme faveur. Guillot tout plein de zele :
Puisque Monsieur, dit-il, est si fidele,
J’ay grand regret, et je suis bien fâché
Qu’ayant baisé seulement Perronnelle,
Il n’ait encore avec elle couché.


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