< Le Mahâbhârata (traduction Ballin) < Volume 2

Traduction par Ballin, L..
Paris E. Leroux (2p. 244-245).



CHAPITRE VI


MALÉDICTION DES FEMMES


Argument : Discours de Kounti. Réponse de Dharmarâja. Malédiction qu’il prononce contre toutes les femmes.


144. Vaiçampâyana dit : Le devarshi Nârada se tut après avoir ainsi parlé. Le râjarshi Youdhishthira, accablé de chagrin, s’abandonna à ses (tristes) méditations.

145, 146. La désolée Kountî, dont le cœur était brisé par la douleur, prononça, d’une voix douce, des paroles appropriées à la situation, (en s’adressant) au magnifique (roi), affligé, malade de chagrin, qui soufflait comme un serpent, et dont les yeux étaient pleins de larmes :

147. « Ô Youdhishthira, dit-elle, guerrier aux bras puissants, tu ne dois pas pleurer. Ô grand sage, triomphe de ta douleur et écoute ce que je vais te dire.

148. Jadis, ô le meilleur des hommes vertueux, le Soleil son divin père, et moi, nous nous sommes efforcés de (décider Karna) à faire connaître qu’il était ton frère.

149. Ce qui pouvait être dit par un ami bienveillant et désirant le bien (de son ami), lui a été dit, devant moi, par le Soleil, (en rêve), à la fin de son sommeil.

150. Ni le Soleil, ni moi, nous ne pûmes l’engager, par des conseils affectueux, à céder et à s’éloigner, ou à se réunir à toi.

151. Alors, s’il s’est plu à soutenir la guerre, c’est qu’il était poussé par le destin, et je le considère comme l’auteur de vos maux. »

152. Le vertueux Dharmarâja, les yeux obscurcis par les larmes et l’âme agitée par le chagrin, répondit à sa mère qui venait de lui tenir ce langage.

153. Il lui dit : « Tu m’as mis dans la peine en gardant ton secret. » Et cet homme à la grande énergie maudit les femmes, dans l’univers entier,

154-156. En (s’exprimant) ainsi : « Quelles ne puissent plus désormais garder un secret. » Dévoré de chagrin, le cœur troublé au souvenir de ses fils, de ses petits-fils, de ses parents et de ses amis, l’âme agitée, l’esprit consumé par la douleur, ce sage roi, tourmenté par ses regrets, s’abandonna au désespoir.


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