< Les Amours (1553)

Les amours de P. de Ronsard Vandomois, nouvellement augmentées par lui, & commentées par Marc Antoine de Muret. Plus quelques odes de l'auteur, non encor imprimées
chez la veuve Maurice de la Porte (p. 168).

 
Entre mes bras qu'ores ores n'arrive
Celle qui tient ma plaie en sa verdeur,
Et ma pensée en gelante tiedeur,
Sur le tapis de ceste herbeuse rive ?

Et que n'est elle une Nymfe native
De quelque bois ? Par l'ombreuse froideur,
Nouveau Sylvain, j'alenterois l'ardeur
Du feu qui m'ard d'une flame trop vive.

Et pourquoi, cieus, l'arrest de vos destins
Ne m'a fait naistre un de ces Paladins
Qui seuls portoient en crope les pucelles ?

Et qui tâtant, baisant, & devisant,
Loin de l'envie, & loin du mesdisant,
Dieus, par les bois vivoient avecques elles ?

Cet article est issu de Wikisource. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.