< Les Amours (1553)
Les amours de P. de Ronsard Vandomois, nouvellement augmentées par lui, & commentées par Marc Antoine de Muret. Plus quelques odes de l'auteur, non encor imprimées
chez la veuve Maurice de la Porte, (p. 81).
L'œil qui rendroit le plus barbare apris,
Qui tout orgueil en humblesse destrampe,
Par la vertu de ne sai quelle trampe
Qui saintement affine les esprits :
M'a tellement de ses beautés espris,
Qu'autre beauté dessus mon cœur ne rampe,
Et m'est avis sans voir un jour la lampe
De ces beaus yeus, que la mort me tient pris.
Cela vraiment, que l'aer est aus oiseaus,
Les bois aus cerfs, & aus poissons les eaus,
Son bel œil m'est : ô lumière enrichie
D'un feu divin qui m'ard si vivement,
Pour me donner & force & mouvement,
N'estes vous pas ma seule Entelechie ?
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