< Les Amours (1553)
Les amours de P. de Ronsard Vandomois, nouvellement augmentées par lui, & commentées par Marc Antoine de Muret. Plus quelques odes de l'auteur, non encor imprimées
chez la veuve Maurice de la Porte, (p. 88).
Du tout changé ma Circe enchanteresse,
Dedans ses fers m'enferre, emprisonné,
Non par le goût d'un vin empoisonné,
Ni par le just d'une herbe pecheresse.
Du fin Grégeois l'espée vangeresse,
Et le Moly par Mercure ordonné,
En peu de tans du breuvage donné
Forcerent bien la force charmeresse.
Si qu'a la fin le Dulyche troupeau,
Reprint l'honneur de sa premiere peau,
Et sa prudence auparavant peu caute :
Mais pour la mienne en son lieu reloger,
Ne me vaudroit la bague de Roger,
Tant ma raison s'aveugle dans ma faute.
Cet article est issu de Wikisource. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.