< Les Heures claires, 1896

chez l’Éditeur Edm. Deman (p. 51-52).

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Vivons, dans notre amour et notre ardeur,

Vivons si hardiment nos plus belles pensées
Qu’elles s’entrelacent, harmonisées
À l’extase suprême et l’entière ferveur.

Parce qu’en nos âmes pareilles,
Quelque chose de plus sacré que nous
Et de plus pur et de plus grand s’éveille,

Joignons les mains pour l’adorer à travers nous.

Il n’importe que nous n’ayons que cris ou larmes
Pour humblement le définir,
Et que si rare et si puissant en soit le charme,
Qu’à le goûter, nos cœurs soient prêts à défaillir.

Restons quand même et pour toujours, les fous
De cet amour presqu’implacable,
Et les fervents, à deux genoux,
Du Dieu soudain qui règne en nous,
Si violent et si ardemment doux

Qu’il nous fait mal et nous accable.



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