< Les Heures claires, 1896

chez l’Éditeur Edm. Deman (p. 55-56).

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Pour que rien de nous deux n’échappe à notre étreinte,

Si profonde qu’elle en est sainte
Et qu’à travers le corps même, l’amour soit clair,
Nous descendons ensemble au jardin de ta chair.

Tes seins sont là, ainsi que des offrandes,
Et tes deux mains me sont tendues ;
Et rien ne vaut la naïve provende

Des paroles dites et entendues.

L’ombre des rameaux blancs voyage
Parmi ta gorge et ton visage
Et tes cheveux dénouent leur floraison,
En guirlandes, sur les gazons.

La nuit est toute d’argent bleu,
La nuit est un beau lit silencieux,
La nuit douce, dont les brises vont, une à une,

Effeuiller les grands lys dardés au clair de lune.



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