< Modernités
E. Giraud et Cie, éditeurs, (p. 30).
CHANTEUSE
Blonde, sèche et pourtant digne d’être rêvée
Sous sa toque en vison de voyou parisien
Et ses fades cheveux ramenés à la chien,
L’ayant à la Scala tout un soir observée,
Elle allait, laissant là sa glace inachevée,
Partir…
Et le d’Harcourt, où le Saint-Cyrien
Foisonne le dimanche avec le collégien,
Était son seul espoir de femme non levée,
Quand soudain, sur la scène, en maillot, presque nue,
Une femme apparut.
Une brune charnue,
Les bras mal épilés, l’œil noir et l’air commun ;
Et celle qui partait, s’étant soudain assise,
Murmura, l’œil mouillé, presqu’ému :
« Le beau brun… »
Puis élevant la voix :
« Garçon, une marquise… »
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