RÉCIT DE DEUX CONFÉRENCES 35t
Plusieurs personnes, hommes et femmes, alloient entendre ses perroquets ; mais M. de Paris, ayant par hasard quelque affaire avec la vicomtesse, s'y rencontra un jour que Saint- Ange et ses petits disciples babilloient. L'Esclache, un peu ja- loux, se prit de paroles avec cet homme ; cela ne plut gueres à l'archevêque, à qui quelqu'un fit remarquer — car de luy mesme je suis seur qu'il n'eust rien veu — , qu'en disputant on avoit avancé quelques erreurs touchant la religion, et que d'ailleurs cela n'estoit gueres de la bienséance. Il dit donc, en s'en allant, à la vicomtesse, qu'il luy conseilloit de laisser la théologie à la Sorbonne, et de se contenter d'autres confé- rences. Et la vicomtesse luy ayant tesmoigné que cela la surprenoit, M. de Paris, après l'avoir fort priée de faire cesser ces disputes, voyant qu'il ne la pou voit mettre à la raison, fut contraint de défendre à l'avenir de telles assem- blées'. »
Le récit de Tallemant n'est pas daté ; nous ne savons pas si l'arrivée de Jacques Forton à Rouen, où il avait été déjà, n'était pas à liée à l'interdiction que l'archevêque de Paris, Jean François de Gondi, avait prononcée. Mais il n'est pas sans intérêt de noter que cette arrivée coïncide avec la me- sure que le nouveau procureur général du Parlement, Louis Courtin, venait de prendre le i4 décembre, pour sommer « ceux des membres du chapitre qui estoient à la fois curés et chanoines d'opter entre leurs prébendes et leurs cures », et enjoindre à tous les curés de garder leur résidence. C'est dans la maison de ce procureur que Jacques Forton était descendu ; il paraît probable qu'il avait l'espérance de recueillir, par le crédit de son ami, une des cures qui allaient se trouver vacantes dans le diocèse de Rouen. De fait, au mo- ment même où il était déféré par l'initiative de Pascal et de ses amis au conseil archiépiscopal, il fut présenté par Jean-
��I. Cité par M, Urbain dans son étude sur L'Esclache, Revue d'his- toire littéraire, i5 juillet 1894, p. 354. Voir 2^ éd. Monmerqué, t. Il, p. 6-7.
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