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DISCOURS SUR LES PASSIONS DE L'AMOUR 107

des troubles de la Guyenne, vers la fin de i65i , il avait acheté le gouvernement du Poitou, devenu vacant par la démission du prince de Marsillac, l'auteur des Maximes *. M. M. est sans doute ce Miton, qui tient une si grande place dans la corres- pondance de Méré. Méré était du Poitou, comme le duc de Roannez ; la ville de P... est la ville de Poitiers.

Or le duc de Roannez, qui, par sa mère, se rattachait au monde du Parlement, avait lié connaissance avec Pascal ^ :

��1, Voir ThihaMdean, Histoire du Poitou, 2^ éd. Niort, iS/jo, t. III, p. 3i2. Lors du voyage de la Cour à Poitiers, en octobre i65i « le duc de Rouanes etoit allé au devant de Leurs Majestés avec beaucoup de noblesse ». En i652, il guerroie contre le marquis de la Roche- Posay, et reprend les châteaux de Dissais, de Ghavigny, d'Angles. Il paraît avoir séjourné dans le Poitou au moins jusqu'en octobre i653 (Molinier, Préface de l'édition des Pensées, 1877, p, xv).

2. Voici à cet égard ce qu'écrit Marguerite Perier dans un mémoire publié par Faugère (^Pensées, Fragments, etc. de Biaise Pascal, i844, t. I, App. I, p. 38i) et par Victor Cousin (Études sur Pascal, 5" édit., p. 389) : « M, de Rouanès étoit fils de M. le marquis de Boyssy, madame sa mère étoit fille de M. Hennequin, président au Parlement, et il etoit petit-fils de M. le duc de Rouanès ; madame sa grand'mere étoit sœur de M, le comte d'Harcourt. Il perdit monsieur son père à l'âge de huit ou neuf ans, et fut mis entre les mains de monsieur son grand-pere, qui ne connoissoit gueres sa religion, et qui étoit un homme très emporté, et peu capable de donner une éducation chré- tienne à un enfant. Il lui donna un gouverneur qui n'en étoit gueres plus capable que luy ; il alla mesme jusque là que d'ordonner à son gouverneur de luy donner l'air de cour et de luy apprendre à jurer, croyant qu'il falloit qu'im jeune seigneur prist ces manieres-là. Il perdit monsieur son grand-pere à treize ans 5 et alors il fut son mais- tre. Madame sa mère, qui étoit une bonne femme, toute simple, ne pouvoit et ne sçavoit pas mesme en prendre soin. Cependant il ne laissa pas de commencer assez jeune à avoir des sentiments de reli- gion. Il avoit un très bon esprit, mais point d'étude. Il fit connois- sance (je ne sais pas bien à quel âge) avec M. Pascal, qui étoit son voisin ; il gousta fort son esprit, et le mena mesme une fois ou deux en Poitou avec luy, ne pouvant se passer de le voir. » Ms. f. fr. 12988, p. 6. Cf. les Mémoires de Saint-Simon, à l'année 1696, avec l'admirable commentaire de M. de Boislisle, t. III, 1881, p. 3ii-3i5, et Appendice XXIX, t. III, p. 533.

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