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ŒUVRES

juger que, si un corps compressible y est enfoncé, elle doit le comprimer en dedans vers le centre ; et c’est aussi ce qu’elle fait, comme on va voir dans les exemples suivans.

Figure XIV. — Si un soufflet qui a le tuyau fort long, comme de vingt pieds, est dans l’eau, en sorte que le bout du fer sorte hors de l’eau, il sera difficile à ouvrir, si on a bouché les petits trous qui sont à l’une des aîles ; au lieu qu’on l’ouvriroit sans peine, s’il estoit en l’air, à cause que l’eau le comprime de tous costez par son poids : mais si on y employe toute la force qui y est necessaire, et qu’on l’ouvre ; si peu qu’on relâche de cette force, il se referme avec violence (au lieu qu’il se tiendroit tout ouvert, s’il estoit dans l’air), à cause du poids de la masse de l’eau qui le presse. Aussi plus il est avant dans l’eau, plus il est difficile à ouvrir, parce qu’il y a une plus grande hauteur d’eau à supporter.

Figure XVI. — C’est ainsi que si on met un tuyau dans l’ouverture d’un balon et qu’on lie le balon autour du bout du tuyau long de vingt pieds, en versant du vif argent dans le tuyau jusques à ce que le balon en soit plein, le tout estant mis dans une cuve pleine d’eau, en sorte que le bout du tuyau sorte hors de l’eau, on verra le vif argent monter du balon dans le tuyau, jusques à une certaine hauteur, à cause que le poids de l’eau pressant le balon de tous costez, le vif argent qu’il contient estant pressé également en tous ses points, hormis en ceux qui

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