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FACTUM POUR LES CURÉS DE PARIS 291

tie, et la seule raison naturelle * deviendra nostre lumière en toutes nos actions, et mesme pour discer- ner quand il ^sera permis aux particuliers de tuer leur prochain, ce qui est la chose du monde la plus pernicieuse, et dont les conséquences 'sont les plus iernbles. Q a on me fasse voir, dii-i\^. 87. etc., que nous ne nous devons pas conduire par la lumière na- turelle, pour discerner quand il est permis ou dejjendu de tuer son prochain. Et pour confirmer cette propo- sition; Puisque les Monarques se sont servis de la seule raison naturelle pour punir les mal-faicteurs , ainsi la mesme raison naturelle doit servir pour juger si une personne particulière peut tuer celuy qui V atta- que, non seulement en sa vie, mais encore en son hon- neur, et en son bien. Et pour respondre à ce que la Loy de Dieu le deffend, il dit au nom de tous les Casuistes, Nous croyons avoir raison d'exempter de ce commandement de Dieu ceux qui tuent pour con- server leur honneur, leur réputation et leur bien.

Si on considère ^les conséquences de cette maxime, que c'est à la raison naturelle à discerner quand il est permis ou deffendu de tuer son prochain. Et qu'on y adj ouste les maximes exécrables des Docteurs très- graves, qui par leur raison naturelle ont jugé qu'il estoit permis de commettre d'estranges parricides

��1. P. [sera].

2. P. [est] permis,

3. P. [seroient].

[\. Voir le texte de V Apologie, supra p. 266 sq.

5. P. les conséquences de, manque.

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