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assurance que nous le serons parfaitement dans le Ciel, si nous le méritons par les voies qu’il nous a présentées et dont il nous a donné lui-même l’exemple.

Mais, quoiqu’il fût persuadé que tout ce qu’il avait ainsi à dire sur la religion aurait été très clair et très convaincant, il ne croyait pas cependant qu’il dût l’être à ceux qui étaient dans l’indifférence, et qui, ne trouvant pas en eux-mêmes des lumières qui les persuadassent, négligeaient d’en chercher ailleurs, et surtout dans l’Église où elles éclatent avec plus d’abondance. Car il établissait ces deux vérités comme cer taines : que Dieu a mis des marques sensibles, particulière ment dans l’Église, pour se faire connaître à ceux qui le cherchent sincèrement, et qu’il les a couvertes néanmoins de telle sorte qu’il ne sera aperçu que de ceux qui le cherchent de tout leur cœur.

C’est pourquoi, quand il avait à conférer avec quelques athées, il ne commençait jamais par la dispute, ni par établir les principes qu’il avait à dire : mais il voulait auparavant connaître s’ils cherchaient la vérité de tout leur cœur ; et il agissait suivant cela avec eux, ou pour les aider à trouver la lumière qu’ils n’avaient pas, s’ils la cherchaient sincèrement, ou pour les disposer à la chercher et à en faire leur plus sérieuse occupation, avant que de les instruire, s’ils voulaient que son instruction leur fût utile.

Ce furent ses infirmités qui l’empêchèrent de travailler davantage à son dessein. Il avait environ trente-quatre ans quand il commença de s’y appliquer. Il employa un an entier à s’y préparer en la manière que ses autres occupations lui permettaient, qui était de recueillir les différentes Pensées qui lui venaient là-dessus ; et à la fin de l’année, qui était la trente-cinquième année de son âge et la cinquième de sa retraite, il retomba dans ses incommodités d’une manière si accablante qu’il ne pouvait plus rien faire dans les quatre années qu’il vécut encore, si on peut appeler vivre la langueur si pitoyable dans laquelle il les passa. Ici finit le long extrait que j’ai voulu donner de Mme Pcrier.

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