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SECTION I

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Différence entre l’esprit de géométrie et l’esprit de finesse [2]. — En l’un, les principes sont palpables, mais éloignés de l’usage commun ; de sorte qu’on a peine à tourner la tête de ce côté-là, manque d’habitude ; mais pour peu qu’on l’y tourne, on voit les principes à plein ; et il faudrait avoir tout à fait l’esprit faux pour mal raisonner sur des principes si gros qu’il est presque impossible qu’ils échappent [3].

  1. Cf. B., 321 ; C., 401 ; P. R., XXXI, 2 ; Bos., I, x, a ; Faug., I, 149 ; Hav., VII, 2 bis ; Mol., II, 144 ; Mich., 639.
  2. Le Discours sur les Passions de l’Amour contient une première esquisse de ce fragment : « Il y a deux sortes d’esprits, l’un géométrique, et l’autre que l’on peut appeler de finesse. Le premier a des vues lentes, dures et inflexibles ; mais le dernier a une souplesse de pensée qu’il applique en même temps aux diverses parties aimables de ce qu’il aime. Des yeux il va jusques au cœur, et par le mouvement du dehors il connaît ce qui se passe au dedans. Quand on a l’un et l’autre esprit tout ensemble, que l’amour donne de plaisir ! Car on possède à la fois la force et la flexibilité de l’esprit, qui est très nécessaire pour l’éloquence de deux personnes. »
  3. Les principes de la géométrie sont énoncés dans des définitions,
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