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IV


OÙ LE NAIN SIFFLE MIEUX QU’UN MERLE


Le pauvre Aubry resta si triste que Jeannine eut pitié, mais elle ne lui rendit point sa main.

— Berthe de Maurever est votre cousine, murmura-t-elle ; vous l’aimerez parce qu’elle mérite d’être aimée.

— Sur mon honneur ! s’écria le jeune homme, je n’aimerai que vous !

Comme Jeannine allait répondre, un petit bruit se fit sous la feuillée. En même temps un sifflet aigre et perçant modula le vieil air du pays de Combourg :

Le page dit à Madeleine
Toujours !
Toujours !

— Il y a quelqu’un dans le fourré s’écria Jeannine effrayée.

Le sifflet se taisait.

— Quelque pâtour qui passe… dit Aubry.

— Non, non ! Il n’y a qu’un être au monde pour siffler ainsi !

— Écoutez-moi, Jeannino, je vous en prie !

— Écoutez vous-même, messire Aubry, interrompit la jeune fille dont la voix était basse mais ferme, je ne dois pas rester près de vous plus longtemps, et il faut que vous lisiez

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