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ron, et cette bête féroce qu’on appelait le peuple Romain, sans désespérer de l’humanité !

Nous avons signalé l’esprit religieux de Tacite ; d’autres l’ont accusé d’impiété ; mais ces derniers ne s’appuient que d’un passage de ses histoires mal interprété, plus mal traduit, et qui prouve précisément le contraire de ce qu’on a voulu lui faire dire. Après un tableau effrayant des proscriptions et des malheurs de Rome, il ajoute en rappelant la mort des bourreaux : « Les dieux n’ont jamais mieux prouvé que s’ils ne préviennent point le crime, du moins ils le punissent. » Pensée religieuse qui maintient l’homme dans sa liberté et Dieu dans sa justice, et dont le géomètre D’Alembert trouva le moyen de faire une impiété en traduisant : les dieux ne veillent sur les hommes que pour les punir[1].

  1. Voici le passage de Tacite : Nec enim unquàm atrocioribus populi romani cladibus, magisve justis indiciis approbatum est non esse curœ Deis securitatem nostram esse ultionem. » Le P. Dotteville est le premier qui soit entré dans la pensée de Tacite, si mal comprise par Brottier et par D’Alembert. (Hist. I. I.)
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