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CHAPITRE II

TRINCO


La Nation souveraine avait repris les terres de la noblesse et du clergé pour les vendre à vil prix aux bourgeois et aux paysans. Les bourgeois et les paysans jugèrent que la révolution était bonne pour y acquérir des terres et mauvaise pour les y conserver.

Les législateurs de la République firent des lois terribles pour la défense de la propriété et édictèrent la mort contre quiconque proposerait le partage des biens. Mais cela ne servit de rien à la république. Les paysans, devenus propriétaires, s’avisaient qu’elle avait, en les enrichissant, porté le trouble dans les fortunes et ils souhaitaient l’avènement d’un régime plus respectueux du bien des particuliers et plus capable d’assurer la stabilité des institutions nouvelles.

Ils ne devaient pas l’attendre longtemps. La

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