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où il s’était fait offrir une pipe en écume par un camarade pauvre et vaniteux. Sa joie était de mépriser et de haïr ses supérieurs, en voyant les uns, pleins de convoitises, lui vendre leur âme ; les autres, timorés, lui refuser, de peur de se compromettre, non pas une faveur, mais la jouissance de quelque droit, qui ne fut jamais dénié à un fils de paysan.


Le jeune Ernest de Bonmont vint, sournois et câlin, s’asseoir tout à côté de M. l’abbé Guitrel.

— Monsieur l’abbé, vous voyez souvent les Brécé ; vous êtes dans leur intimité, pas vrai ?

— Ne croyez point, mon enfant, répondit M. l’abbé Guitrel, que je sois dans l’intimité de monsieur le duc de Brécé. Cela n’est pas… Du moins ai-je souvent l’occasion de le voir au milieu de sa famille. Je vais, à certains jours de fête, dire la messe dans la

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