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gote verte qui jaunissait comme les feuilles d’automne, il m’annonça son intention et, laissant régner dans la salle à manger le chaos qu’il n’avait pas eu le loisir d’organiser, il

sortit, la tête pleine de son dessein. Je me jetai dans l’escalier à sa suite ; nous franchîmes d’un bond le court espace qui nous séparait de la maison, bien connue de moi, la maison du concierge Morin, où habitait la comtesse Michaud ; nous dévorâmes les degrés jusqu’au palier du deuxième étage et pénétrâmes par la porte grande ouverte dans l’appartement où tout respirait la désolation. Nous vîmes dans la salle à manger le perchoir abandonné. Mathilde, la femme de chambre de madame la Comtesse, nous exposa les circonstances qui avaient précédé et provoqué la fuite de Jacquot. La veille, à cinq heures du soir, un chat gris, à poil ras, un énorme matou, signalé depuis longtemps pour ses attentats, avait bondi dans la salle à manger. À son approche, Jacquot effrayé s’était enfui dans l’escalier et avait passé par la lucarne. Mathilde fit deux fois ce récit. Comme elle se disposait à le faire une troisième fois, je me coulai dans le salon et contemplai le portrait en pied du général

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