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MÉLANIE
Vers cette époque, j’éprouvai un cruel chagrin. Mélanie se faisait vieille. Jusque-là, je n’avais considéré les âges des hommes que dans leur amusante diversité. La vieillesse me plaisait par son aspect pittoresque, parfois un peu falot et volontiers risible : il me fallut m’apercevoir qu’elle était importune et triste. Mélanie se faisait vieille ; son panier pesait à son bras et, quand elle revenait du marché, son souffle s’entendait du pied de l’escalier jusqu’au fond de l’appartement. Sa vue, plus trouble que les verres perpétuellement troubles
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