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ticipes, mais elle me révéla des vérités plus précieuses et des secrets plus utiles ; elle m’initia au culte de la grâce et de la vénusté ; elle m’enseigna, par son indifférence, à goûter la beauté, même insensible et lointaine, à l’aimer avec désintéressement, et c’est un art

parfois nécessaire dans la vie.

Je devrais finir là l’histoire de mademoiselle Mérelle. Je ne sais quel mauvais génie me pousse à la gâter en la terminant. Du moins, le ferai-je en peu de mots. Mademoiselle Mérelle ne resta pas institutrice. Elle alla vivre sur le lac de Côme avec le jeune Villeragues qui ne l’épousa point ; il la fit épouser à son oncle Monsaigle, en sorte que sa destinée ressemble par ce côté à celle de Lady Hamilton. Mais elle s’écoula plus obscure et plus tranquille. J’eus plusieurs occasions de la revoir, que j’évitai soigneusement.

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