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II


LE MARCHAND DE LUNETTES


En ce temps-là, le jour était doux à respirer ; tous les souffles de l’air apportaient des frissons délicieux ; le cycle des saisons s’accomplissait en surprises joyeuses et l’univers souriait dans sa nouveauté charmante. Il en était ainsi parce que j’avais six ans. J’étais déjà tourmenté de cette grande curiosité qui devait faire le trouble et la joie de ma vie, et me vouer à la recherche de ce qu’on ne trouve jamais.

Ma cosmographie — j’avais une cosmographie — était immense. Je tenais le quai Malaquais, où s’élevait ma chambre, pour le centre

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