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lui versaient de l’eau sur les tempes et

récitaient des exorcismes. Plusieurs se tenaient dehors, portant des palmes.

— Comme nous traversions le désert, dit l’un d’eux, nous avons entendu des cris dans ce tombeau et, étant entrés, nous t’avons vu gisant inerte sur la dalle. Sans doute des démons t’avaient terrassé et ils se sont enfuis à notre approche.

Paphnuce, soulevant la tête, demanda d’une voix faible :

— Mes frères, qui êtes-vous ? Et pourquoi tenez-vous des palmes dans vos mains ? N’est-point en vue de ma sépulture ?

Il lui fut répondu :

— Frère, ne sais-tu pas que notre père Antoine, âgé de cent cinq ans, et averti de sa fin prochaine, descend du mont Colzin où il s’était retiré et vient bénir les innombrables enfants de son âme. Nous nous rendons avec des palmes au-devant de notre père spirituel. Mais toi, frère, comment ignores-tu un si grand événement ? Est-il possible qu’un ange ne soit pas venu t’en avertir dans ce tombeau.

— Hélas ! répondit Paphnuce, je ne mérite

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