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LES AMOURS D’UN FAUX-COL

Il y avait une fois un élégant cavalier, dont tout le mobilier se composait d’un tire-bottes et d’une brosse à cheveux. — Mais il avait le plus beau faux-col qu’on eût jamais vu.

Ce faux-col était parvenu à l’âge où l’on peut raisonnablement penser au mariage ; et un jour, par hasard, il se trouva dans le cuvier à lessive en compagnie d’une jarretière.

— Mille boutons ! s’écria-t-il, jamais je n’ai rien vu d’aussi fin et d’aussi gracieux. Oserai-je, mademoiselle, vous demander votre nom ?

— Que vous importe, répondit la jarretière.

— Je serais bien heureux de savoir où vous demeurez.

Mais la jarretière, fort réservée de sa nature, ne jugea pas à propos de répondre à une question si indiscrète.

— Vous êtes, je suppose, une espèce de ceinture ? continua sans se déconcerter le faux-col, et je ne crains pas d’affirmer que les qualités les plus utiles sont jointes en vous aux grâces les plus séduisantes.

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