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demi-heure, de donner trois seules marques de sa tendresse à Toinon, qui, malgré le soi-disant pucelage et la demande des cinquante louis, lui parut n’être point novice dans pareil cas ; il arriva assez à temps pour que la Campoursi, qui était encore entre les bras de Jouques, qui s’était surpassé, ne pût avoir aucun soupçon.

Quelque temps après cette aventure, il en arriva une à de Jouques, qui ne lui fut pas aussi agréable. Le duc de Popoli était revenu d’Italie ; il passa par Aix et voulut voir la Campoursi. Ayant su qu’elle avait un amant en titre, il lui fit proposer un rendez-vous secret. La dame lui avait trop d’obligation pour lui refuser cette bagatelle ; il ne fut différé que jusqu’à neuf heures du soir. Le duc se rendit à cette heure chez elle. De Jouques ignorait parfaitement ce qui se passait. Sa maîtresse lui avait dit qu’elle se trouvait incommodée, et qu’elle se coucherait de fort bonne heure ; il l’avait cru pieusement et s’était retiré. Le hasard lui fit rencontrer le marquis d’* qui le mena avec Monvalon souper chez la Catalane dont il était amoureux, et qui logeait dans la même maison que la Campoursi.

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