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mentdans sa chambre. Au bout d’une demi heure, elle commençoit à espèrer que sa

visite ne la regardoit pas, lorsqu’elle entendit quelqu’un dans l’escalier ; elle reprit toutes ses terreurs. C’étoit son oncle ; mais avant de dire à Fanny le sujet qui l’amenoit, il remarqua avec surprise qu’il n’y avoit point de feu à la cheminée quoique le temps fût très-froid.

Fanny n’avoit aucune envie de se plaindre de sa tante Norris, mais malgré ses ménagemens, il fut évident pour sir Thomas que c’étoit une économie de sa belle-sœur.

« Je reconnois là, » dit-il, « un systême de votre tante, qui est bon en lui-même, mais dont elle a fait dans ce cas-ci une application peu judicieuse. Elle pense qu’il est nuisible pour les jeunes gens d’être élevés d’une manière trop délicate. Je me suis bien aperçu quelquefois qu’elle pousseroit cela un peu loin à votre égard ; mais vous avez surement, ma chère enfant, un trop bon esprit pour en vouloir à votre tante. Vous comprendrez qu’il pouvoit lui paroître sage de vous préparer de bonne heure à la médiocrité de fortune qui devoit être votre lot. Soit que les événemens justifient ou non ce calcul, vous reconnoîtrez l’avantage des habitudes

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