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LA CENSURE


chanson
QUI COURUT MANUSCRITE AU MOIS D’AOÛT 1814[1]


Air : Qu’est-ce qu’ça m’fait à moi ? (Air noté )


Que sous le joug des libraires,
On livre encor nos auteurs
Aux censeurs, aux inspecteurs,
Rats-de-cave littéraires ;
  Riez-en avec moi.
  Ah ! pour rire
  Et pour tout dire,
  Il n’est besoin, ma foi,
D’un privilége du roi !

L’état ayant plus d’un membre
Que la presse eût fait trembler,
Qu’on ait craint son franc parler
Dans la chambre et l’antichambre ;
  Riez-en avec moi.
  Ah ! pour rire
  Et pour tout dire,
  Il n’est besoin, ma foi,
D’un privilége du roi !

  1. On venait de discuter à la Chambre une loi restrictive de la liberté de la presse, présentée par l’abbé de Montesquiou, ministre de l’intérieur.
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