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  Qu’il fass’ mourir par-ci par-là.
  Nous qui n’somm’s pas d’z héros d’théâtre,
Souhaitons-lui d’ ces p’tits plaisirs-là.

  On m’assur’ qu’il vient d’ faire un livre
  Où c’ qu’y a du bon, je l’ crois bien.
  C’ docteur-là nous enseigne à vivre
  Par la bouch’ d’un arbre ou d’un chien.
  À messieurs les polichinelles[1]
  Il dit : Vous en voulez, en v’là.
  Nous, qui n’ tenons pas les ficelles,
Souhaitons-lui d’ ces p’tits plaisirs-là.

  À la cour il s’ moqu’rait, je l’ gage,
  Mêm’ de messieurs les chambellans.
  De c’ pays n’ayant point l’ langage,
  Il vant’ la paix aux conquérants.
  À d’ grands seigneurs qui n’ sont pas minces,
  Sans ramper, toujours il parla.
  Nous, qu’on n’a pas encor faits princes,
Souhaitons-lui d’ ces p’tits plaisirs-là.

  Mais, quoiqu’ malin, z’il est bon homme ;
  D’mandez à sa fille, à ses fils.
  Ah ! qu’il soit toujours aimé comme
  Il aime ses nombreux amis !

  1. Polichinelle est le héros d’une des plus jolies fables du recueil de M. Arnault, recueil apprécié par tous les gens de goût, et dont la réputation ne peut qu’aller en augmentant.
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