< Page:Béranger, oeuvres complètes - tome 1.pdf
Cette page a été validée par deux contributeurs.

  Puis un pape, l’honneur du corps,
  Qui, sans Margot, restait dehors.
  « Je vais, Margot,
  « Passer pour un nigaud ;
« Rendez-moi mes clefs, » disait saint Pierre.

  Des jésuites, que Margoton
  Voit à regret dans ce canton,
  (L’histoire est vraiment singulière !)
  Sans bruit, à force d’avancer,
  Près des anges vont se placer.
  « Je vais, Margot,
  « Passer pour un nigaud ;
« Rendez-moi mes clefs, » disait saint Pierre.

  En vain un fou crie, en entrant,
  Que Dieu doit être intolérant ;
  (L’histoire est vraiment singulière !)
  Satan lui-même est bienvenu :
  La belle en fait un saint cornu.
  « Je vais, Margot,
  « Passer pour un nigaud ;
« Rendez-moi mes clefs, » disait saint Pierre.

  Dieu, qui pardonne à Lucifer,
  Par décret supprime l’enfer.
  (L’histoire est vraiment singulière !)
  La douceur va tout convertir :
  On n’aura personne à rôtir.
  « Je vais, Margot,
  « Passer pour un nigaud ;
« Rendez-moi mes clefs, » disait saint Pierre.

    Cet article est issu de Wikisource. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.