< Page:Béranger - Chansons anciennes et posthumes.djvu
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


  Demain vient ton grand-père,
Tra la, tralala, la, la, la,
  Que de joujoux, ma chère !
  Plus il t’en donnera,
  Plus ma fille en aura.

  Hier, il m’a dit : — Nourrice,
Tra, la, tralala, la, la, la,
  L’amour nous est propice.
  Jamais fleur n’éclôra
  Plus belle que Flora.

  Oui, quand tu seras grande,
Tra, la, tralala, la, la, la,
  D’amoureux une bande
  À tes pieds s’abattra,
  Et ton cœur choisira.

  Le mieux fait te demande,
Tra, la, tralala, la, la, la.
  Sous ta fraîche guirlande,
  Un soir, à l’Opéra,
  Ta beauté l’enivra.

  Ton père dit : — Pour gendre,
Tra, la, tralala, la, la, la,
  Flora, faut-il le prendre ?
  — Oui, tout bas répondra
  Ma timide Flora.

  Ce jeune homme est un prince,
Tra, la, tralala, la, la, la.
  Tout l’or de la province
  En robes passera.
  Quelle noce on verra !

  Te voilà donc princesse,
Tra, la, tralala, la, la, la.
  Pour plaire à ton altesse,
  Chacun me saluera.
  En rira qui voudra.

  Tu doteras ma fille,
Tra, la, tralala, la, la, la.
  Dieu bénit ta famille :
  Ma fille allaitera
  Le fils qu’il t’enverra.

  Un jour, au cimetière,
Tra, la, tralala, la, la, la,
  « Ci-gît, dira ma pierre,
  « Suzon, que tant pleura
  « La princesse Flora. »

  Dors, Flora, ma chérie,
Tra, la, tralala, la, la, la.
  Suzon, qui t’a nourrie,
  Te berce et bercera
  Toujours, et chantera.

    Cet article est issu de Wikisource. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.