II
Si de toi, jadis, il n’y a pas longtemps encore,
j’ai pu médire, que je le regrette ! Mais je sais
que tu me le pardonnes, toi qui jamais n’as dit
« un mot plus haut que l’autre », toi, le doux,
le pacifique, qui te réservais tes dernières
années de souffrances muettes, et ta dernière
heure avec ton cri :
— Mon Dieu, je vous donne ma vie pour qu’Henri devienne bon !
Tu me posais des questions, auxquelles je ne répondais guère que par monosyllabes, sur ma vie, sur mes occupations, sur mes repas. Tu n’as jamais su combien j’étais ému à voir les efforts que tu faisais pour me montrer que tu t’intéressais à mon travail. Mais vivre à Paris nous rend autres que nous ne sommes. Nous en venons avec des idées sur notre supériorité