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plus nui a la dignité des lettres que cette

grossière et basse adulation, à laquelle certains personnages, qui n’étoient rien moins qu’ignorans, ont abaissé leurs plumes et leurs esprits, transformant, selon l’expression de Dubartas, Hécube en Hélène, et Faustine en Lucrèce. Et je ne suis pas non plus trop porté à louer cette coutume reçue, de dédier les livres à des patrons ; sur-tout des livres qui étant dignes de ce nom, ne devroient avoir d’autres protectrices que la raison et la vérité. J’aime mieux ces anciens qui dédioient leurs livres à leurs amis et à leurs égaux, ou qui mettoient même en tête de leurs traités les noms de ces amis. Que si par hazard ils dédioient leurs ouvrages aux rois, ou à d’autres hommes puissans, ils ne le faisoient que dans le cas où le sujet même du livre convenoit à de tels personnages.

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