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rebattus, que, par la science, l’homme surpasse l’homme en ce par quoi il est lui-même supérieur aux brutes ; que, moyennant la science, l’homme peut s’élever en esprit jusqu’aux cieux, où son corps ne peut monter, et autres sentences de ce genre : terminons cette dissertation sur l’excellence des lettres, par la considération de ce bien auquel, avant tout, aspire l’ame humaine, je veux dire l’immortalité et l’éternité ; car c’est à ce but que tendent la génération des enfans, l’ennoblissement des familles, les édifices, les fondations, les monumens de toute espèce, la réputation, enfin tous les désirs humains. Or, nous voyons combien les monumens de la science et du génie l’emportent, pour la durée, sur les ouvrages que la main exécute. Voyez les ouvrages d’Homère ; n’ont-ils pas déjà duré vingt-cinq siècles et plus, sans qu’il s’en soit perdu une seule syllabe, une seule lettre[1] ? espace de

  1. Selon toute apparence, ils ont plus gagné
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