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DES SCIENCES, L. II. CH. XIII.

divise en narrative, dramatique et parabolique ; la narrative imite tout-à-fait l’histoire, au point de faire presqu’illusion, si ce n’est qu’elle exagère les choses au-delà de toute croyance.

La dramatique est pour ainsi dire une histoire visible, elle rend les images des choses comme présentes ; au lieu que l’histoire les représente comme passées. Mais la parabolique est une histoire avec un type, qui rend sensibles les choses intellectuelles. Quant à la poésie narrative, ou, si l’on veut, héroïque ; pourvu toutefois qu’on n’entende par là que la matière, et non le vers, cette poésie dérive d’une source tout-à-fait noble, plus que toute autre chose, elle se rapporte à la dignité de la nature humaine. En effet, comme le monde sensible est inférieur en dignité à l’ame humaine, la poésie semble donner à la nature humaine ce que l’histoire lui refuse, et contenter l’ame d’une manière ou de l’autre, par des fantômes de choses, au défaut de semblables réalités

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