à souhaiter que nos semblables soient heureux, et qui a pour objet le bien général de l’humanité. C’est ce que les Grecs appelloient philanthropie ; car le terme d’humanité qu’on y a substitué dans les langues modernes, n’a ni une signification assez étendue, ni assez de force pour rendre mon idée. J’appelle simplement bonté, l’habitude de faire du bien, et bonté naturelle, l’inclination ou le penchant à en faire. C’est la plus noble faculté de l’âme humaine, et la plus grande des vertus ; elle assimile l’homme à la divinité, dont elle est le principal attribut. La bonté morale répond à la charité chrétienne, et n’est pas susceptible d’excès, mais seulement d’erreur et de méprise, par rapport à son objet. C’est une ambition excessive qui a causé la chute des anges, et un désir excessif de savoir qui a causé celle de l’homme ; mais, dans la charité, il ne peut y avoir d’excès ; jamais ange ni homme ne peut courir de risque en s’y livrant tout entier. L’inclination à faire