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n’est plus qu’une sorte d’accessoire, les sujets croyant avoir un lien plus sacré que celui de l’obéissance qu’ils doivent au souverain, dès-lors le prince commence à être dépossédé de son autorité[1].
Quand les rebelles et les factieux parlent ou agissent ouvertement, et avec audace, leur insolence annonce qu’ils ont déjà perdu tout respect pour le gouvernement ; car les mouvemens des grands, dans un état, doivent être subordonnés à ceux du prince qui doit
- ↑ Les trois principaux liens qui peuvent unir ou coaliser les sujets, dans une monarchie, sont le respect pour le souverain, l’amour du bien public et la religion : je n’ajoute pas l’intérêt personnel, car tout le monde sait que personne ne se laisse déterminer publiquement par un si vil motif. Ainsi, les deux mobiles extrêmes se nuisent l’un à l’autre, et nuisent tous deux à celui du milieu : d’où il suit que, pour faire prédominer celui du milieu, il faut supprimer les deux extrêmes, et que, pour faire régner complètement l’un des extrêmes, il faut supprimer l’autre.
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