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tinctif d’un gouvernement prudent et sage est cette adresse même à endormir les sujets, en les nourrissant d’espérances, lorsqu’il lui est impossible de leur procurer une satisfaction plus réelle ; et de savoir gouverner les esprits de manière que, dans le cas même d’un malheur inévitable, il leur reste toujours quelque espérance d’en échapper ; ce qui n’est pas si difficile qu’on pourroit le penser ; les individus, ainsi que les factions, étant naturellement disposés à se flatter eux-mêmes, ou du moins à affecter, pour faire parade de leur courage, les espérances qu’ils n’ont point.

Une autre méthode pour prévenir les funestes effets du mécontentement général, méthode fort connue, mais qui n’en est pas moins sûre, c’est de n’épargner aucun moyen pour empêcher que le peuple ne se porte vers quelque personnage distingué qui puisse lui servir de chef, en former un corps régulier

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