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rie : Sylla n’étoit qu’un ignorant, il n’a pas su dicter ; mot qui ôta pour toujours aux Romains l’espoir qu’ils avoient de le voir tôt ou tard abdiquer la dictature. Galba se perdit par ce mot : mon usage est de choisir[1] des soldats, et non de les acheter ; ce qui ôta aux soldats tout espoir d’obtenir de lui le donatif (la gratification que les empereurs romains, à leur avénement, donnoient à leur armée) ; il en fut de même de Probus qui eut l’imprudence de dire : si je vis encore quelques années, l’empire romain n’aura plus besoin de soldats ; paroles désespérantes pour son armée : on en peut dire autant de beau-

  1. Nous n’avons point, dans notre langue, d’expressions qui répondent à celle-ci, legere milites ; comme tous les citoyens romains étoient soldats-nés, le consul et ses officiers levoient des troupes, en choisissant les hommes un à un : les deux locutions qui approchent le plus de celle que nous cherchons, sont celles-ci : requérir ou mettre en réquisition ; mais ces expressions étant devenues odieuses, je n’ai pas dû les employer.
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