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nature meilleure la sienne[1]. C’est que ainsi que l’homme qui se sent assuré de la protection de la divinité, et qui repose, pour ainsi dire, sur le sein de la divine providence, tire de cette opinion, et du sentiment qui en dérive, une vigueur et une confiance à laquelle la nature humaine, abandonnée à elle-même, ne sauroit atteindre. Ainsi, l’athéisme déjà odieux à mille égards, l’est sur-tout en ce qu’il prive la nature humaine du plus puissant moyen qu’elle ait pour s’élever au dessus de sa foiblesse naturelle. Or, il en est, à cet égard, des nations comme des individus ; jamais nation n’a égalé le peuple romain pour l’élévation des sentimens et la magnanimité : écoutez Cicéron lui-même, montrant la véritable source de cette grandeur d’âme :

Quoique nous soyons quelquefois un

  1. La plupart des hommes préfèrent un ami riche à un ami pauvre ; mais on ne voit pas un chien quitter un maître pauvre qui le nourrit mal, pour s’attacher à un riche qui le nourriroit mieux.
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