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compassion pour leur chef, et comme la seule digne de ses partisans. À ce genre de motif Sénèque ajoute l’ennui, la satiété et le dégoût. Mépriser la mort, dit ce philosophe, il n’est pas besoin pour cela de courage ni de désespoir, c’est assez d’être las de faire et refaire, depuis si long-temps, les mêmes choses, et d’être ennuyé de vivre.

Un fait également digne d’attention, c’est le peu d’altération que l’approche de la mort produisit dans l’âme forte et généreuse de certains personnages qui ne se démentirent pas même dans ces derniers momens, et furent dignes d’eux-mêmes jusqu’à la fin. Par exemple, les derniers mots de César Auguste furent une espèce de compliment : Livie, dit-il à son épouse, adieu, et souvenez-vous de notre mariage. Tibère, mourant, dissimulait encore : déjà, dit Tacite, ses forces l’abandonnaient ; mais la dissimulation restoit[1]. Vespasien

  1. Mazarini, autre personnage non moins
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