liaison si étroite, qu’il le soutenoit en toute occasion, même contre son propre fils, que cet ami osoit quelquefois traiter fort durement ; et dans une lettre qu’il écrivit à son sujet au sénat, il s’exprimoit ainsi : j’ai une telle affection pour ce personnage, que je souhaite qu’il me survive. Si ces princes eussent été d’un caractère semblable à celui de Trajan, ou de Marc-Aurèle, on pourrait attribuer cette tendresse à un excès de bonté naturelle : mais si l’on considère combien ceux dont nous parlons étoient politiques, fermes, sévères, et attachés à leurs propres intérêts, on est forcé d’en conclure que ces princes, quoique placés au plus haut point de grandeur et de puissance auquel un mortel puisse aspirer, auraient jugé leur propre félicité imparfaite, si l’acquisition d’un ami ne l’eût complétée : mais ce qui doit principalement fixer notre attention, est que ces mêmes princes avoient une épouse, des enfans, des neveux, etc. Cependant ces objets si chers ne pou-