pierre philosophale ; laquelle, si nous voulons les en croire, produit sur le corps humain des effets qui, bien qu’opposés, lui sont également avantageux. Mais, sans chercher des objets de comparaison dans les opérations mystérieuses de l’alchymie, nous trouvons, dans le cours ordinaire de la nature, une image sensible des avantages de l’amitié ; car nous voyons que, dans les composés physiques, l’union facilite et renforce les actions naturelles ; au lieu qu’elle affoiblit et amortit toute impression violente : l’union des âmes produit aussi sur elles ce double effet.
Le second fruit de l’amitié n’est pas moins utile pour éclairer l’esprit, que le premier l’est pour augmenter les plaisirs et diminuer les peines du cœur. Car si, d’un côté, ces communications libres et amicales, en dissipant les tempêtes et les orages des passions, peuvent ramener dans l’âme humaine le calme et la sérénité ; de l’autre, en dissipant la confusion et l’obscurité des pensées, elles ré-