pandent une lumière aussi vive que douce dans l’entendement humain : ce qu’il ne faut pas entendre seulement des conseils salutaires et désintéressés qu’on peut, par ce moyen, recevoir de son ami ; autre avantage dont nous parlerons ci-après, mais d’un effet un peu différent et également avantageux. Tout homme, dis-je, dont l’esprit est agité, et comme obscurci par une multitude confuse de pensées qu’il a peine à débrouiller, sentirait sa raison se fortifier et ses idées s’éclaircir, quand il ne feroit que les communiquer à son ami, et discourir avec lui sur ce qui l’occupe ; car alors il discute ses opinions avec plus de facilité, et il range ses idées avec plus d’ordre ; enfin, il juge mieux de la vérité et de l’utilité de ses pensées, quand elles sont exprimées par des paroles[1].
- ↑ Comme toute pensée utile est destinée à être communiquée et à être mise au jour ; pour la bien communiquer, en grand, il faut commencer par la communiquer en petit, et l’exposer au crépuscule des raisons particulières, avant de la mettre au grand jour de la raison publique ; en communi-