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telle autre sur une autre, fait certainement beaucoup mieux que celui qui ne prend conseil de qui que ce soit ; mais il s’expose à deux grands inconvéniens ; l’un est de ne recevoir que des conseils intéressés, car les amis sincères et désintéressés sont extrêmement rares, et le conseil donné est presque toujours dirigé vers l’intérêt de celui qui le donne[1] ; l’autre est qu’on recevra souvent
- ↑ Tout homme qui demande conseil à tout le monde, est fort mal conseillé, parce qu’il y a autant d’avis que de têtes, et autant d’intérêts que d’avis. Si j’étois à votre place, vous dit-on, je ferois telle chose ; et moi aussi, peut-on répondre, si j’étois à votre place, je ferois ce que vous me conseillez ; mais comme je ne suis qu’à la mienne, je n’en, ferai rien : le conseil de Parménion et la réponse d’Alexandre représentent la plupart des conseils qu’on nous donne, et des réponses qu’on y peut faire ; la plupart des hommes vous conseillent ce qui n’est bon qu’à eux, ou ce qui n’est bon à rien. Le seul qui sache bien où le soulier le blesse, c’est celui qui le porte, car c’est le seul qui le sente : ainsi le plus sûr pour tout homme qui croit avoir besoin de conseil, c’est
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