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richesses, je les appellerais le bagage de la vertu ; qualification qui serait encore plus exacte, si je pouvois employer un terme qui répondît exactement au mot impedimenta[1], par lequel les Romains désignoient le bagage d’une armée ; les richesses étant, pour la vertu, ce que le bagage est pour une armée. Il est sans doute très nécessaire, mais il embarrasse sa marche, et le soin de le défendre fait souvent perdre des occasions d’où dépend la victoire[2]. Les richesses n’ont d’uti-

  1. Empêchemens, obstacles, embarras.
  2. Durant la bataille d’Arbelle, les Perses ayant attaqué et pris le bagage de l’armée d’Alexandre, Parménion lui fit demander un détachement pour le reprendre ; Alexandre lui envoya d’abord cette réponse : « si nous sommes vainqueurs, nous reprendrons notre bagage et nous prendrons celui des Perses ; si nous sommes vaincus, nous mourrons tous en gens de cœur, et nous n’aurons plus besoin de bagage i ainsi, occupons-nous uniquement de la victoire, et pour être plus sûrs de vaincre, n’afToiblissons pas notre armée par des détachemens. » Mais ensuite Alexandre, craignant que ces détachemens ne se fissent d’eux-mêmes, prit le parti d’en envoyer un, qui reprit le bagage.
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